Cedric D., un ancien agent de la DGSI, est a l’origine d’un des scandales les plus retentissants au sein du renseignement interieur francais. Il doit etre juge cette annee pour avoir vendu au plus offrant des informations confidentielles tirees de fichiers de police sur le darknet. En attendant, cet enqueteur anti-terroriste est libre, parle a franceinfo et publie un livre. “C’est la premiere fois que je vois un ancien OPJ expliquer comment il travaille”, assure Jean-Marc Manach, journaliste, specialiste des questions de securite informatique et invite de franceinfo vendredi 22 janvier.
“C’est la premiere fois que je vois un ancien OPJ (officier de police judiciaire, NDLR) expliquer comment il travaille”, affirme Jean-Marc Manach, specialiste sur les donnees confidentielles et sur la securite informatique. “Jusqu’a present, on savait ce que c’etait que la Plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ). On avait acces aux codes de procedure penale, ou encore a Legifrance, pour trouver combien ca coute d’obtenir un numero de telephone, etc. Mais on n’avait pas de temoignage de premiere main sur comment c’etait utilise.”
Mais surtout le temoignage d’Haurus, 34 ans, permet de mettre la lumiere sur les failles du systeme, explique Jean-Marc Manach. “Ce qui a motive apparemment Cedric dans la redaction de ce guide pratique, c’est quand il a decouvert que les officiers et les magistrats qui enquetaient sur lui, utilisaient mal les informations issues de la telephonie mobile, affirme-t-il. Il voyait que c’etait utilise uniquement a charge et pas a decharge.”
“Ces revelations pourraient aider tous ces professionnels et les etudiants du droit a mieux comprendre comment se saisir de ces preuves techniques, pour ameliorer la justice, que les proces soient plus equitables.”
a franceinfo
On ne peut pas non plus voir Haurus comme un lanceur d’alerte, comme pourrait l’etre Edward Snowden, nuance le journaliste, car tout ce qu’a devoile Cedric n’etait pas secret. “Il explique comment des professionnels du droit comme les magistrats, les policiers ou les avocats, peuvent se tromper si jamais ils exploitent mal les donnees issues de la telephonie mobile”, explique le journaliste.
Cedric D. a ete identifie et interpelle par ses propres collegues au siege de la DGSI en septembre 2018. Aujourd’hui libre, Haurus dit assumer ses erreurs passees. Il devrait etre juge d’ici la fin de l’annee avec plusieurs de ses complices et clients.