La decision d’un reconfinement n’est pas prise, selon les informations recueillies par franceinfo aupres de l’executif. Le gouvernement veut d’abord faire le point sur l’impact du couvre-feu a 18 heures, generalise depuis le 16 janvier pour faire face a l’epidemie de Covid-19 et a la progression du variant anglais.
Pour l’instant, Matignon et l’Elysee dementent que quoi que ce soit soit tranche. Rendez-vous est donne au prochain conseil de defense sanitaire. Il est le plus souvent programme le mercredi, avant le conseil des ministres, et il n’est pas prevu pour l’instant de l’avancer. A ce stade, Emmanuel Macron ne prevoit pas non plus d’allocution, ce qui sera le cas si la decision d’un nouveau confinement doit etre annoncee.
Reconfiner, ne pas reconfiner ? La situation tourne a la guerre des nerfs pour tout le monde, y compris pour l’executif. “On va bientot devoir se justifier de ne pas reconfiner”, confie-t-on au sein de la machine gouvernementale. “Il faut donc faire savoir qu’on reflechit”, dit cette source a franceinfo, bien consciente de l’anxiete des Francais, et de la pression.
De fait, les donnees attendues en debut de semaine sur l’effet du couvre-feu a 18 heures sont cruciales. Soit elles sont convaincantes, et la mesure peut suffire. “C’est peu probable, mais l’hypothese existe toujours”, estime un conseiller du pouvoir. Soit elles ne le sont pas, et il faut prendre des mesures de freinage supplementaires. Quand ? La aussi, cela va dependre des chiffres. Cette semaine ou celle d’apres, esquisse-t-on au sommet de l’Etat.
Le gouvernement a besoin d’evaluer la marge de manoeuvre. L’enjeu est de faire retomber la pression sur les hopitaux suffisamment pour qu’ils puissent encaisser le choc quand le variant britannique sera majoritaire a circuler en France, et que le nombre de cas explosera. Les scientifiques predisent que le variant sera majoritaire en France en mars.
Pour cet eventuel troisieme confinement, le gouvernement met un point d’honneur a ne pas fermer les etablissements scolaires. Jean Castex est convaincu que ce sera le grand marqueur de la gestion de la crise a la francaise. Les vacances de fevrier arrivent. Cela peut etre l’occasion de mettre en place des restrictions en plus, et de beneficier d’un “effet cumulatif”, acquiesce une source gouvernementale, puisque de facto, les etablissements scolaires seront fermes par roulement dans les trois zones, entre le 6 fevrier et le 8 mars. Mais encore une fois, aucune decision n’est prise.
Idem pour les commerces : decider de les fermer a nouveau ou maintenir leur ouverture sur des plages horaires reduites ? “Toutes les pistes sont etudiees mais rien n’est tranche”, affirme un ministre en premiere ligne. Ce qui est sur, c’est que qui dit confinement dit limitation des deplacements, retour des attestations, necessite de justifier de toute sortie. Limiter les deplacements entre regions, le conseil scientifique disait deja qu’il fallait le faire sans tarder, dans son dernier avis. C’etait le 12 janvier. Cette fois, la semaine qui commence est critique, dit son president, le professeur Jean-Francois Delfraissy.