Rien ne distingue à première vue ces cinq éoliennes blanches plantées au bord d’une autoroute des milliers d’autres qui jalonnent la France. Elles se dorent tranquillement les pâles sous le doux soleil d’Anjou. “Aujourd’hui, exceptionnellement elles ne tournent pas parce qu’il y a quelques jours dans l’année où il y a maintenance”, explique François Girard, agriculteur de son métier et président de l’association Atout Vent, l’association citoyenne propriétaire de ces cinq éoliennes qui ont été mises en service il y a quelques mois.
Atout Vent a “été créée en 2011 avec un groupe de 25 personnes environ, précise l’agriculteur. L’objectif c’est étudier la faisabilité d’une acquisition des projets éoliens par les habitants du territoire de façon à ce qu’on puisse entraîner tous ceux qui le souhaitent, le maximum de gens, dans cette aventure de production d’énergie renouvelable et puis que, si demain il y a des retombées économiques, elles restent sur le territoire plutôt qu’elles s’en aillent chez des industriels qui n’ont rien à voir avec notre territoire.”
Grâce à une collecte, l’association a réuni 370 personnes des environs qui ont apporté 2,5 millions d’euros. Ils sont aujourd’hui actionnaires de la société créée pour l’occasion et comptent toucher des dividendes. Des partenaires, notamment les collectivités locales, ont abondé pour un investissement total de 26 millions d’euros. Un projet complexe, difficile à mener face à des industriels méfiants mais dont le résultats vaut la peine pour Stéphane Bouju, vice-président de l’association.
“Si les citoyens s’emparent de ces histoires-là, on franchit un cap sur la connaissance de toutes les problématiques liées aux enjeux climatiques parce que, quand on s’intéresse à la production parce qu’on y a investi de l’argent, eh bien on s’intéresse à notre consommation, à notre manière de consommer finalement.”
à franceinfo
Encouragé par la Convention citoyenne sur le climat, le montage d’un tel projet est aussi un parcours du combattant administratif. La ministre de l’Écologie Barbara Pompili, venue visiter lundi 25 janvier ces éoliennes angevines, promet des incitations : “On a déjà commencé par des simplifications administratives. On va encourager dans la nouvelle loi Climat-Résilience le développement de ce genre de projets. Il peut y avoir des leviers évidemment fiscaux, des leviers d’appels d’offres. Un exemple : quand il y aura des projets citoyens, ces projets seront mieux notés pour avoir plus facilement accès au marché.” L’association Atout Vent veut faire en sorte de diffuser son expérience au plus grand nombre. D’autres territoires autour d’Angers l’ont déjà sollicitée.