Covid-19 : au Zimbabwe, le gouvernement qualifie les medecins d'”assassins politiques”

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Les medecins zimbabweens sont des “assassins politiques qui se cachent derriere des competences medicales”, a twitte le 24 janvier Nick Mangwana. Le derapage du porte-parole du gouvernement zimbabween, qui a qualifie les medecins “d’assassins politiques” apres la mort recente du Covid de ministres et responsables du parti au pouvoir, a provoque un tolle dans ce pays en crise. Quatre ministres du parti Zanu-PF (lien en anglais) sont recemment morts du coronavirus, dans ce pays au systeme de sante sinistre qui compte officiellement pres de 32 000 cas, dont plus de 1 000 morts.

Les medecins hospitaliers ont juge ces propos “regrettables”. “La persecution continue des praticiens est susceptible de destabiliser le secteur de la sante”, a rencheri l’Association zimbabweenne des medecins pour les droits de l’Homme (ZADHR). Apres l’indignation provoquee par ses propos, le porte-parole du gouvernement a efface les messages incrimines et presente des excuses publiques (lien en anglais), expliquant avoir exprime un “point de vue personnel”.

“Je n’avais l’intention d’offenser ou d’insulter aucun medecin”, a-t-il twitte.

“Nous acceptons ses excuses, mais ce n’est pas suffisant”, a declare a l’AFP Norman Marara, un representant de la ZADHR.

“Le gouvernement devrait etre en train d’applaudir nos efforts et le role des professionnels de sante en premiere ligne dans la lutte contre le Covid-19”

a l’AFP

Pour Itai Rusike, du Groupe de travail communautaire sur la sante, de tels propos du gouvernement risquent de perturber “des services de sante deja en panne”. Le pays a ete secoue, en juin 2020, par une grande affaire de corruption liee au coronavirus. Le ministre de la Sante etait mis en cause dans la signature d’un contrat suspect d’une valeur de 20 millions de dollars. En manque de moyens et avec des salaires au plus bas, le secteur de la sante au Zimbabwe est submerge par la seconde vague de coronavirus.

A son arrivee au pouvoir en 2017, le president Emmerson Mnangagwa avait promis des reformes, mais le pays est toujours englue dans une crise economique catastrophique.