Héberger un SDF dans ses bureaux : l’idée fait son chemin

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Une SDF mendie à Cherbourg (Manche), le 5 janvier 2021.
Une SDF mendie à Cherbourg (Manche), le 5 janvier 2021. (ARTHUR BLANC / RADIO FRANCE)

L’idée est née il y a un peu plus d’un an. Et elle fait des émules. Une quinzaine d’entreprises nantaises ont adopté la démarche des Bureaux du cœur. Le principe est simple : permettre à une personne sans domicile fixe de profiter du confort des bureaux pour la nuit et le weekend. Ils arrivent à 18 heures. Ils doivent repartir à 8h30 le lendemain matin. Ils ont pu profiter des toilettes, d’un coin pour dormir, sur un canapé par exemple ou dans un espace spécialement aménagé, comme une salle de sieste, d’une armoire qui ferme à clé, du wifi, d’un coin cuisine avec un micro ondes pour faire réchauffer leur repas, parfois d’une douche. Bref, un accueil qui leur change la vie.

Les Bureaux du cœur ont établi un protocole très stricte. Les personnes hébergées sont triées sur le volet, proposées par des associations qui ont pour mission de les suivre. Des gens qui sont déjà sur la voie de la réinsertion. La personne accueillie va signer une convention tripartite avec l’association en question et avec les Bureaux du cœur. Elle aura ses propres clés, on ne lui demande rien en échange, l’entreprise n’a qu’à contacter son assureur pour que tout soit d’équerre.

Il y a des contacts avec les salariés. C’est aussi l’idée, permettre des coups de main, des contacts pour refaire un CV par exemple, pour donner des idées de personnes à contacter dans le cadre d’une recherche d’emploi. L’idée, c’est que la personne ne soit pas seulement hébergée, mais aussi épaulée.

C’est le président du centre des jeunes dirigeants de Loire-Atlantique, qui est aussi le patron d’une agence de communication, qui est à l’origine de cette idée. Depuis qu’on parle de lui dans la presse, Pierre-Yves Loaëc enregistre un afflux de candidatures dans sa région. Mais il compte bien essaimer ailleurs en France, à Lyon, Paris, Nancy et Rennes. Depuis le mois d’octobre, Pierre-Yves Loaëc accueille chez Nobilito, son entreprise, Souleymane Diarra. Il a 38 ans. Il a eu un coup dur familial. Il cherche un poste en menuiserie. Et les Bureaux du cœur pourraient bien être le petit coup de pouce qui lui permettra de se sortir de la galère.