Dans un entretien a “L’Est republicain”, le procureur general de Dijon revient sur cette affaire, a quelques jours d’une decision de la cour d’appel sur une demande d’expertises genetiques deposee par les parents de l’enfant.
C’est la premiere fois qu’il s’exprime dans ce dossier dont il a la charge. Thierry Pocquet du Haut-Jusse, procureur general de Dijon, reaffirme sa determination a “faire tout ce qui sera possible pour connaitre la verite” sur l’assassinat en 1984 de Gregory Villemin, dans un entretien paru samedi 23 janvier dans le quotidien L’Est republicain. Selon lui, il y a “sans doute des gens qui savent des choses et les taisent”.
La cour d’appel de Dijon doit dire mercredi si elle autorise ou non les nouvelles demandes d’expertises genetiques deposees par les parents de l’enfant. Le procureur general a emis des requisitions favorables a ces expertises qui pourraient relancer l’enquete et permettre de faire eclater la verite. “La recherche de preuves materielles peut toujours progresser mais, trente-cinq ans apres, ce n’est pas forcement le plus aise a decouvrir”, tempere toutefois Thierry Poquet du Haut-Jusse, constatant qu’en matiere de temoignages “le dossier Gregory, c’est le dossier du silence”.“J’espere qu’un jour quelqu’un contribuera a la recherche de la verite en disant ce qu’il peut dire”, ajoute-t-il.
Le dossier Gregory est “delicat, ancien, complexe. Je pense qu’il est tres important de rester tres ouvert sur toutes les hypotheses possibles”, souligne le magistrat, refusant de se prononcer sur la possibilite de nouvelles mises en examen apres les annulations en 2018 de celles des epoux Jacob et de Murielle Bolle. Quant a l’expertise en stylometrie evoquee depuis quelques semaines et qui incriminerait, selon le journal Le Parisien, un protagoniste de l’affaire comme etant l’un des corbeaux, le procureur general constate qu’elle n’a “toujours pas ete deposee au dossier, ce qui n’est d’ailleurs pas sans poser question”.