Reporters sans frontieres denonce la pression du “lobby agro-industriel breton” sur les journalistes

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Elle appelle une entreprise locale a retirer sa plainte envers une journaliste. L’association Reporters sans frontieres (RSF) a denonce, jeudi 21 janvier, “le climat de pression et de denigrement systematiques qui entoure certaines enquetes journalistiques” sur le secteur agro-industriel breton,

L’association de defense de la liberte de la presse monte au creneau a l’approche du proces, le 28 janvier, pour diffamation de la journaliste d’investigation independante Ines Leraud et du media en ligne Basta !, qui a publie ses enquetes sur l’agro-industrie bretonne.

Tous deux sont poursuivis par le grossiste de fruits et legumes Jean Cheritel et son entreprise Cheritel Tregor Legumes, apres la parution d’un article en mars 2019 exposant “les methodes manageriales du groupe et ses pratiques frauduleuses, sur la base de temoignages et de condamnations passees pour travail illegal et fraude a l’etiquetage”, detaille RSF dans un communique.

“Les pressions et les procedures dont la journaliste Ines Leraud fait l’objet sont un message tres clair pour tous les journalistes bretons : n’enquetez pas sur les pratiques de l’agro-business de votre region, le prix est bien trop cher paye !” estime Pavol Szalai, responsable du bureau UE-Balkans de RSF, cite dans le communique.

Pour Ines Leraud, cette plainte est aussi “une maniere d’identifier et d’intimider mes sources journalistiques”. “Il s’agit de faire silence autour des pratiques de l’entreprise et de s’assurer qu’elle ne fasse l’objet d’aucune enquete”, ajoute la journaliste dans le communique.

Specialiste des enquetes melant environnement et sante, Ines Leraud, avait deja ete la cible de pressions lors de la parution de son enquete Algues vertes, l’histoire interdite“, coecrite avec Pierre Van Hove sous forme de bande dessinee. Fruit de trois ans d’enquete sur le terrain, l’ouvrage, qui a obtenu le prix du meilleur livre de journalisme aux Assises du journalisme en 2020, denonce la pollution et la toxicite de ces algues apparues avec l’agriculture intensive.