Sahara occidental : les indépendantistes du Front Polisario menacent le Maroc d’une “escalade militaire”

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Le Front Polisario a bombardé le 23 janvier 2021 le poste-frontière de Guerguerat, tenu depuis trois mois par l’armée marocaine, dans le territoire disputé du Sahara occidental. Le mouvement sahraoui a également revendiqué des attaques le long du “mur de sable” qui sépare les combattants sahraouis des forces marocaines dans ce vaste territoire désertique disputé depuis le départ des colons espagnols.

Le 24 janvier 2021, Sidi Ould Oukal, un haut responsable indépendantiste sahraoui, a menacé le Maroc d’une “escalade militaire”.

“La guerre va continuer et aller vers l’escalade. Toutes les positions de l’armée marocaine sont des cibles”

à l’AFP

Le Polisario se dit “en état de guerre de légitime défense” depuis que le Maroc a envoyé le 13 novembre 2020 des troupes à l’extrême Sud de l’ancienne colonie espagnole pour chasser un groupe de militants sahraouis qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie voisine.
Les troupes marocaines sont restées depuis déployées dans cette zone démilitarisée placée sous la tutelle d’une force d’interposition de l’ONU (Minurso) afin de “sécuriser le trafic routier” sur cet axe commercial menant vers l’Afrique de l’Ouest.

“Ce n’est que le début. C’est un avertissement aux usagers de cette route et de cette terre. Tout le territoire du Sahara occidental est une zone de guerre”, a mis en garde Sidi Ould Oukal, avertissant que “ni Guerguerat, ni aucun point du territoire sahraoui, n’est à l’abri des missiles et obus des combattants sahraouis”.

La question du statut du Sahara occidental oppose depuis 1975 le Maroc au Polisario, lui-même soutenu par l’Algérie. Les Sahraouis réclament un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU, tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.

Les négociations menées par l’ONU et impliquant le Maroc et le Polisario – avec l’Algérie et la Mauritanie en tant qu’observateurs –, sont suspendues depuis 2019.

Le Polisario se dit prêt à reprendre les pourparlers, mais exclut de déposer les armes, échaudé par trente ans de statu quo. “Par le passé, nous avons accordé toute notre confiance à la communauté internationale et avons arrêté le combat armé de manière définitive. Nous avons attendu trente ans. Trente ans de promesses non tenues, de tergiversations et d’attente intenable“, a encore déploré Sidi Ould Oukal.

Cette montée des tensions intervient alors que la position marocaine a été confortée par la reconnaissance par l’ex-président américain Donald Trump d’une souveraineté marocaine sur la totalité du territoire disputé. Une position qui ne semble pas à ce jour remise en cause par le nouveau président américain Joe Biden.