Urban Village, les voix de Soweto s’élèvent malgré la crise

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Difficile de qualifier la situation aujourd’hui en Afrique du Sud. Le pays est confronté à une seconde vague de Covid-19 particulièrement violente depuis l’apparition d’un variant bien plus contagieux. Lerato, guitariste et fondateur du groupe Urban Village : “Chaque jour, on se réveille et c’est pire que la veille, on ne sait pas comment ça va finir”. Alors, il essaie de se concentrer sur la sortie d’un premier album qui aurait dû conquérir le public des Trans Musicales de Rennes, annulées en décembre dernier comme les autres festivals – et réinventées en ligne. La musique de cette jeune formation de Soweto, construite entre traditions bien ancrées et appels d’un présent électrique, le mérite amplement.

Mais Lerato est forcé, aujourd’hui, de le constater : “Même avant le Covid, tout le monde s’en fichait de nous… Nous les musiciens, notre travail repose sur les interactions humaines, et aujourd’hui, c’est très sombre pour les artistes. On sort un album mais on est obligé de garder les disques à la maison !”

Urban Village, signé sur le label français No Format, attendait impatiemment de franchir les frontières. Car leur musique porte un message : “Nous sommes la génération qui a vu l’Afrique du Sud se transformer. Cet album, c’est simple, c’est un livre qui raconte les transformations depuis l’apartheid”.

“Aujourd’hui, Soweto fait partie du monde, ce n’est plus cet endroit où l’on se lamente à propos de l’apartheid, où il y a des armes et des lacrymos… On a tout surmonté pour se construire un meilleur avenir.”

Et le futur d’Urban Village est forcément plus grand qu’un arrêt forcé, pile au moment où leur musique avait besoin de prendre l’air.

Urban Village, les sons de Soweto

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Copié dans le presse-papier !

Urban Village, Udondolo (No Format). Album disponible.