VIDEO. 2021 sera-t-elle l’année du crash ou du sursaut pour le Liban ?

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Depuis les explosions du port de Beyrouth, le 4 août 2020, le Liban sombre dans une crise économique sans précédent. Tous les indicateurs sont au rouge. La monnaie s’est effondrée, le pays est en défaut de paiement de sa dette qui frôle désormais les 100 milliards de dollars, le chômage explose, et aujourd’hui plus de 50% de la population libanaise vit en-dessous du seuil de pauvreté.

Pour éviter la fuite des capitaux, les Libanais ne peuvent plus disposer librement de leur compte en banque. Ils ne peuvent plus retirer de dollars comme c’était le cas avant la crise. Dans les agences bancaires, un plafond de retrait en livres libanaises par mois a été instauré : maximum 10 millions de livres libanaises, soit environ 2 500 dollars au taux officiel, mais seulement 1 100 dollars au taux du marché.

Avec l’effondrement de la monnaie, moins 80% en 2020, et le chômage qui explose, beaucoup de Libanais ne remboursent plus leur prêt immobilier ou leur crédit automobile. Tout le monde pioche dans son bas de laine et compte sur les membres de la famille à l’étranger, pour ceux qui en ont, pour envoyer de l’argent liquide. Mais pour combien de temps ?

Le Liban ressemble à un canard sans tête. Le nouveau gouvernement n’a toujours pas été formé. Résultat : les réformes pour redresser le pays sont bloquées et les négociations avec le FMI (Fonds monétaire international) sont au point mort. Dans ce désastre national, la seule institution qui surnage encore, c’est l’armée. Elle assure comme elle peut l’unité nationale qui se désagrège. Mais elle aussi est sous pression économique et sociale, comme toute la société libanaise : depuis plusieurs mois, on ne sert plus de viande dans les casernes.