Affaire Grégory : ses parents misent sur la recherche en parentèle mais la liste des suspects générée peut être “extrêmement importante”

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Les parents de Grégory, retrouvé mort, pieds et poings liés à l’âge de quatre ans dans la Vologne le 16 octobre 1984, veulent savoir à qui peuvent appartenir neuf traces ADN inconnues, neuf traces prélevées sur l’anorak bleu de leur fils, sur des lettres du corbeau ou encore sur une seringue découverte, à proximité de la scène de crime. Pour cela, ils comptent sur une technique récente qui a déjà permis d’élucider deux “cold cases”, affaires non élucidées, en France. Cette technique, c’est la recherche en parentèle. La Cour d’appel de Dijon, où le dossier est instruit depuis 1987, a accepté mercredi 27 janvier les demandes de nouvelles expertises, dont cette recherche en parentèle.  

La recherche en parentèle multiplie les chances qu’un prélèvement ADN corresponde au moins en partie à un profil inscrit au fichier national des empreintes génétiques. “Ça va juste consister à rechercher dans la base de données non pas l’individu qui présente 100% d’homologie avec la personne recherchée mais au contraire, un individu qui peut être proche génétiquement, c’est-à-dire son père, sa mère ou ses enfants”, explique le lieutenant-colonel Frédéric Brard, expert en génétique, chef du service central de préservation des prélèvements biologiques de la gendarmerie.

Photo de scellés au Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. (GENDARMERIE NATIONALE)

Photo de scellés au Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale. (GENDARMERIE NATIONALE)

“Ça va donner un travail considérable à la fois aux gens qui vont faire cette recherche mais également aux enquêteurs. Pourquoi ? Et bien parce qu’on n’est pas à la recherche d’un profil identique mais d’un profil qui ressemble, qui s’approche du profil. Et donc le fichier va générer un certain nombre de candidats et une liste qui peut-être extrêmement importante, prévient Frédéric Brard. L’idée c’est de ne pas commencer une recherche en parentalité en début d’enquête mais réellement un peu comme une technique de la dernière chance quand on n’a plus d’éléments. C’est la raison pour laquelle elle présente tout son intérêt dans le cas des ‘cold cases’.”  

Les parents de Grégory demandent aussi aux enquêteurs d’établir des portraits-robots génétiques toujours à partir des empreintes ADN du dossier. “On va rechercher des caractères bien spécifiques, la couleur des cheveux, la couleur des yeux par exemple, peut-être des taches de rousseur. Mais ce sont des éléments d’orientation.”

“Il faut bien savoir que chacun de ces traits est lié à une incertitude. Et puis, il faut aussi penser au fait que les individus vieillissent dans le temps, qu’on peut se teindre les cheveux, on peut porter des lentilles colorées.”

à franceinfo

“Donc évidemment, il faut être sensibilisés à ces éléments et les enquêteurs le sont, assure Frédéric Brard. La science de l’ADN évolue de façon permanente. Et on voit, ces trente dernières années, combien les techniques ont changé et permettent aujourd’hui d’analyser des traces que l’on ne voit pas, dont on aurait même pas imaginé par le passé pouvoir les analyser. Dans ce contexte, la préservation de ces traces biologiques fragiles, est un enjeu majeur, si l’on souhaite, demain, pouvoir résoudre des ‘cold-cases’.”

Dans ce service de la Gendarmerie nationale, “environ 225 000 scellés sont conservés, dont 3 % de scellés congelés, détaille le lieutenant-colonel Brard. On les met ‘dans un écrin doré’. Contrôler l’hygrométrie, la température, la qualité de l’air. De façon à ce que ces traces puissent dans 10, 20 voire même 40 ans être utilisées pour des analyses complémentaires.

Maintenant que ces nouveaux actes d’enquête sont lancés par la justice, il faudra de toute façon attendre plusieurs mois avant d’en connaître les résultats. Jusqu’à maintenant, dans l’affaire Grégory, les expertises génétiques n’ont jamais rien donné.  

Qu’est-ce que la recherche en parentèle sur laquelle misent les parents du petit Grégory pour trouver son assassin, plus de 36 ans plus tard. Les explications de David Di Giacomo.

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