Emmanuel Macron a du courrier, une lettre ecrite par 36 associations et ONG qui denoncent le projet de la Francaise de l’Energie d’exploiter du gaz de couche en Moselle. Elles estiment que l’impact environnemental serait dramatique. Ce projet est unique en France, mais surtout doublement sensible. D’abord parce qu’il a lieu dans une region qui souffre encore des degats provoques par l’extraction du charbon avec les affaissements de terrain. Ensuite parce que le projet vise des reserves particulieres qui sont celle du gaz de couche. Il s’agit de methane contenu dans le charbon a plus de 1 000 metres de profondeur. La reserve s’etend sur pres de 200 kilometres carres. 40 communes sont concernees par l’extraction. Le projet prevoit la construction de 41 plateformes.
L’enquete publique a ete bouclee en octobre dernier. Elle a mis au jour le scepticisme des elus locaux. Le depute de Forbach regrette le manque de contradictoire dans la procedure. Christophe Arend, de la Republique en marche s’inquiete aussi du manque de garantie sur la methode d’extraction : “Aujourd’hui, on n’est pas certain que cette exploitation des gaz de couche n’a pas d’impact. Dans d’autres pays, dans le monde, elle a demontre qu’elle etait deletere pour l’environnement. C’est de la fracturation hydraulique qui ne dit pas son nom.”
L’exploitation du gaz de couche est encore autorise en France jusqu’en 2040 mais la fracturation hydraulique est interdite depuis 2011. L’association pour la preservation de l’environnement local en Moselle est convaincue que le projet n’est pas rentable sans recours a la fracturation, explique Anaelle Lantonnois. Selon elle, l’objectif est ailleurs : “Recevoir cette concession, ca permettrait de faire entrer dans leurs actifs les reserves de gaz qui ont ete certifies. Le but, derriere, n’est pas de sortir une ressource, qui est d’ailleurs non strategique. C’est vraiment une operation speculative boursiere.”
La compagnie qui demande le permis d’exploitation s’appelle la Francaise de l’Energie. Elle a investi deja 40 millions dans l’exploration. Son PDG Antoine Forcinal balaye les arguments des opposants. “La methode est un forage conventionnel sans injection quelconque dans le sous-sol” explique-t-il. “Les 41 sites qui sont proposes sont uniquement les sites qui passent ce seuil de rentabilite.” Ce delicat dossier est maintenant entre les mains du gouvernement. La Francais de l’energie espere une decision au plus tard d’ici un an.