Sur le périphérique parisien, l’interfile est pratiquée depuis des dizaines d’années et certains motards arrivent même à se doubler entre les files. “Moi, je suis un motard prudent. J’ai souvent peur en fait quand il y en a qui arrivent derrière moi”, admet l’un deux même s’il avoue qu’il va continuer à faire de l’interfile. Car le but à moto ou à scooter, c’est bien de pouvoir éviter les bouchons.
À Paris, il y a 150 000 personnes à deux-roues tous les jours et la grande majorité n’est pas prête à changer de comportements. “Je vous le dis clairement, je ne vais pas arrêter comme ça du jour au lendemain de passer interfile, poursuit le motard. C’est ce qui fait que je prends le deux-roues !” Et la perspective de payer une amende n’est pas si décisive. “On verra. Si j’en paye une peut-être que j’arrêterai après”, poursuit-il.
Après cinq ans d’expérimentation dans onze départements, le bilan est “décevant”, explique la Sécurité Routière qui constate une hausse de 12% des accidents en moyenne. Mais en Île-de-France, selon les chiffres communiqués, la hausse des accidents est très faible comparée à la Gironde ou les Bouches-du-Rhône. Ce qui fait dire à Jean-Marc Belotti, coordinateur de la Fédération française des motards en colère de Paris, qu’il est temps désormais de légaliser cette pratique et de l’inscrire dans le Code de la route : “Parce que du coup ça peut être abordé dans la formation aussi bien des automobilistes que des motards, c’est très important parce que du coup on peut y mettre beaucoup plus de sécurité.”
La nouvelle expérimentation sera donc étendue à d’autres zones dans les semaines qui viennent mais en attendant, plus d’interfile.