Le Kenya toujours en lutte contre ses dechets plastiques

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Malgre l’interdiction du plastique sur son territoire et les controles contre les importations illegales, les dechets plastiques n’ont pas entierement disparu du paysage.

Au Kenya, suite a l’interdiction d’utiliser des sacs en plastique, 80% de la population a cesse de le faire. Pourtant, le bilan pour eradiquer ce materiau reste mitige. Il existe en effet d’innombrables objets en plastique qui finissent, la plupart du temps, jetes dans la nature.

Malgre plusieurs programmes de recyclage et le travail de societes privees, la tache reste immense. Et aujourd’hui, les millions de tonnes de dechets recuperees par le Kenya en provenance notamment des Etats-Unis posent un veritable probleme, selon les observateurs et les ecologistes.

Si, pour les habitants des bidonvilles de Nairobi, il est pratiquement impossible de recycler tous les dechets faute de structure appropriee suffisante, petits commerces, eglises, maisons… tout y est fabrique a base de sacs en polypropylene recycle.

14 photos de Donwilson Odhiambo, qui s’est rendu aupres des plus pauvres, illustrent ce propos.

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Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, les supermarches kenyans distribuent jusqu’a 100 millions de sacs en plastique par an. Pour lutter contre la pollution que cette matiere engendre, le gouvernement a interdit en 2017 l’utilisation, la fabrication et l’importation de sacs en plastique. Cette mesure ne concerne ni les biens emballes dans du plastique, ni les sacs specifiques utilises pour les ordures. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Ceux qui enfreignent la loi risquent une amende de 32 000 euros et des peines de prison pouvant aller jusqu’a quatre annees, precise franceinfoAfrique. La simple utilisation d’un sac plastique peut donner egalement lieu a une amende allant de 270 a 1 350 euros, parfois assortie d’une peine d’un an d’emprisonnement. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Mais le Kenya, avec ses huit millions d’habitants (12 millions prevus en 2030), a du mal a faire cesser l’utilisation du plastique. Les Kenyans continuent d’en recycler les dechets qui depassent 2 400 tonnes par jour, precise “Le Monde“. Les decharges a ciel ouvert accolees a la capitale Nairobi en temoignent. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Malgre ce probleme, Nairobi reste un hub economique et plusieurs start-up voyant la des opportunites s’appuient sur le systeme informel existant, tant dans la collecte que dans la recuperation, pour valoriser et faire circuler les dechets. Parmi ces start-up, Mr. Green Africa veut voir “le plastique comme une matiere premiere, qui peut entrer dans un circuit formel et qui peut etre profitable”, explique son createur, le citoyen suisse Keiran Smith. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Il explique sur “Africa green magazine“, vouloir que sa societe Mr. Green Africa permette de creer l’une des premieres economies circulaires du monde veritablement locale. “En Afrique de l’Est, nous sommes certainement les premiers a reinjecter dans le marche local la totalite du plastique collecte et recycle localement, plutot que de l’exporter.” DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Les representants des pouvoirs publics, les defenseurs de l’environnement et les commercants, entre autres, considerent que la loi a permis d’assainir les rues et de faire nettement reculer le recours aux sacs en plastique. Mais, en depit des lourdes sanctions prevues, la pollution engendree par ce type d’emballage, autorise ou non, n’a pas ete completement eliminee et les rues du pays en sont toujours couvertes raconte le HuffPost. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Le manque d’infrastructures pose toujours de graves problemes dans les bidonvilles. Un militant ecologiste rapporte que faute de collectes organisees, des initiatives informelles sont menees par divers groupes, le plus souvent issus la societe civile, pour assurer le ramassage des matieres plastiques. Cependant, “meme lorsque ces plastiques sont collectes, il n’y a actuellement pas de meilleur moyen de les traiter que de les jeter en decharges ou de les bruler, ce qui constitue egalement une reelle menace pour la sante.” DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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En juin 2020, la loi a ete etoffee en interdisant tous les plastiques a usage unique comme les bouteilles d’eau ou les pailles dans les parcs nationaux, plages, forets et autres zones protegees du Kenya. Mais ces zones ne representent qu’environ 11% du pays precise “Le Point“. Et depuis quelques temps, les defenseurs de l’environnement a Nairobi s’inquietent car le gouvernement pourrait etre amene a inverser sa politique de limitation des plastiques afin de se refaire une sante economique mise a mal par le coronavirus. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Les lobbys des grands groupes petrochimiques mondiaux (Exxon, Chevron, Shell, Dow Chemical) regroupes au sein de l’American Chemistry Council sont prets a soutenir le developpement des infrastructures pour collecter, trier, recycler et traiter les plastiques usages, a condition que le Kenya recupere les dechets americains. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Car, comme l’a explique franceinfoAfrique, les Etats-Unis ont exporte en 2019 plus de 500 millions de tonnes de dechets plastiques a travers le monde. Le plastique est deja le principal produit d’exportation des Etats-Unis vers le Kenya, avec des ventes totalisant 58 millions de dollars en 2019. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Selon la Convention de Bale, en 2021 aucun pays en dehors de l’OCDE ne pourra “echanger du plastique melange, contamine ou non recyclable avec les Etats-Unis”, pays non-signataire de la Convention, contrairement au Kenya. Le Kenya tres engage dans la lutte contre la proliferation des plastiques est donc, pour ces compagnies, le partenaire ideal pour developper leur “green washing”, et apparaitre plus ecologistes qu’elles ne le sont vraiment. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Le danger qui plane desormais sur le pays pese egalement sur le reste du continent. En ouvrant la porte aux dechets americains, l’effet domino qui s’en suivra pourrait plonger la region dans une crise environnementale qui s’ajoutera a celle des dereglements climatiques, importee elle aussi, declare l’agence Ecofin. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Le Kenya n’est actuellement pas capable d’absorber ces millions de tonnes de dechets americains. Selon l’ONG Greenpeace, il n’a absolument aucune capacite de recyclage et encore moins de stockage pour des millions de tonnes de dechets. “De plus, seuls 7% de ces dechets peuvent etre recycles. Le reste terminera dans les decharges. C’est une menace enorme pour la vie marine, les rivieres, les sols, sans parler des fumees toxiques qui s’en degageront” affirme Frederick Njehu, responsable de Greenpeace Afrique a Nairobi, sur Radio France. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA
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Et dans les bidonvilles de Kibera beaucoup ne sont pas en mesure de pratiquer et de prendre des mesures de recyclage des dechets en plastique, precise le photographe Donwilson Odhiambo. La plupart des habitants utilisent de sacs en polypropylene pour construire leurs nouvelles maisons et des petits commerces, ou pour planter des legumes. DONWILSON ODHIAMBO / SOPA IMAGES / SIPA