Sept ans après l’ouverture de l’enquête, un tribunal suisse de première instance a condamné, le 22 janvier 2021, le magnat franco-israélien Beny Steinmetz à cinq ans de prison ferme pour corruption d’agents publics dans une affaire d’attribution de licences minières en Guinée Conakry.
Un procès inédit
Beny Steinmetz a beau démentir les accusations de corruption, il vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Genève. Le milliardaire franco-israélien de 64 ans, jusque-là intouchable, écope de la peine demandée par le parquet. Il doit par ailleurs verser une sorte de dédommagement de 50 millions de francs suisses (46 millions d’euros) à l’Etat de Genève.
Ce verdict intervient après une longue instruction internationale qui a mobilisé pendant sept ans policiers, détectives privés et avocats, selon Public Eye qui dénonce les injustices ayant leur origine en Suisse. Pour l’ONG suisse, cette affaire est une “véritable plongée dans les mécanismes de la corruption internationale, avec en toile de fond la Guinée”.
Pots-de vins en millions de dollars
La corruption est liée à l’exploitation de la mine de Simandou (sud-est) à la fin des années 2000. Peu avant la mort de l’ancien président guinéen Lansana Conté, le groupe de Beny Steinmetz avait obtenu les droits miniers au détriment du groupe anglo-australien Rio Tinto. L’homme d’affaires était accusé d’avoir versé près de 10 millions de dollars (8,2 millions d’euros) de pots-de-vin à Mamadie Touré, quatrième épouse de l’ancien dictateur, en échange de ces concessions.
Beny Steinmetz continue de nier les faits et parle d’un verdict “injuste”. Le magnat des mines a fait appel de cette décision sans précédent en Suisse. Le milliardaire a déjà été condamné en Roumanie, par contumace, à cinq ans de prison dans un autre dossier de corruption.