L’Etat vole au secours d’AccorInvest avec un prêt garanti inédit, proche de 500 millions d’euros

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C’est une aubaine pour le géant hôtelier. AccorInvest, ex-filiale d’Accor fragilisée par la pandémie de Covid-19, va obtenir un prêt garanti de l’Etat (PGE) massif, d’un montant proche d’un demi-milliard d’euros, a annoncé mardi 26 janvier le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Ce prêt à venir reflète la situation critique que traversent certains mastodontes du secteur, après dix mois de crise.

“AccorInvest (…) est en grande difficulté financière (…) donc nous allons effectivement accorder un prêt garanti par l’Etat à AccorInvest d’un demi-milliard d’euros”, a annoncé Bruno Le Maire sur Radio Classique, précisant que la validation de ce PGE était “dans la toute dernière ligne droite”.

Après avoir vu son chiffre d’affaires fondre de 70%, l’entreprise avait annoncé mi-janvier envisager la suppression de 1 900 emplois en Europe, dont environ 770 en France. Elle avait également annoncé avoir demandé un prêt garanti par l’État de 477 millions d’euros, tout en préparant une augmentation de capital de même ampleur. En 2019, l’entreprise faisait 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Selon un porte-parole d’AccorInvest, le montant exact du prêt est de 477 millions d’euros, ce qui est significatif, rapporté aux 10,52 milliards d’euros de PGE octroyés au total par les banques au secteur du tourisme – dont 5,34 milliards pour la restauration et 2,71 milliards pour l’hôtellerie, notamment – au 25 janvier, selon le secrétariat d’Etat au tourisme.

Autrefois pôle immobilier d’Accor – qui n’en possède désormais plus que 30%, un niveau de participation figé jusqu’en 2023 –, la société AccorInvest détient les murs de 887 hôtels sous différentes marques du géant français de l’hôtellerie (Ibis, Novotel, Mercure…) dans 28 pays, soit un cinquième du parc exploité par celui-ci dans le monde.

Pour AccorInvest, l’enjeu est d’alléger le fardeau de sa dette, qui s’élève à près de 4 milliards d’euros, en allongeant la maturité de celle-ci.

Au terme de près de onze mois de crise sanitaire, le secteur du tourisme est sinistré et des groupes dont la rentabilité était basée sur un fort taux d’occupation et des prix élevés souffrent particulièrement : le taux d’occupation des hôtels – qui n’ont pas été contraints de fermer, mais ont massivement gardé portes closes ou tourné au ralenti faute de clients – a chuté à moins de 33% en 2020 en France.

Des réductions d’effectifs commencent à être annoncées. Fin juillet, le groupe Constellation Hotels a annoncé supprimer 247 emplois dans ses hôtels Martinez à Cannes, Hyatt Regency Paris Etoile et Hyatt Louvre dans la capitale. Trois mois plus tard, Accor, sixième groupe hôtelier mondial, prévoyait de supprimer un millier d’emplois dans le monde, dont “300 à 400” en France, après avoir perdu 1,5 milliard d’euros au premier semestre.