La 12e manche du championnat du monde de Formule 1 se déroule dimanche 25 octobre avec le Grand Prix du Portugal sur le circuit de l’Algarve à Portimao. Lewis Hamilton va tenter de se rapprocher de son 7e titre mondial, mais surtout le Britannique a l’occasion de battre, à bientôt 36 ans, le record du nombre de victoires en Grand Prix détenu jusqu’à présent par l’Allemand Michael Schumacher. “C’est un parcours sans faute, on va dire qu’il a tous les ingrédients pour le réaliser, mais encore faut-il les utiliser à bon escient”, assure sur franceinfo l’ancien pilote français Alain Prost, lui-même quatre fois champion du monde, et actuellement directeur “non-exécutif” de Renault F1 Team.
En s’imposant lors du lors du grand prix d’Allemagne sur le circut du Nürburgring il y a deux semaines, Lewis Hamilton avait déjà égalé le record de Michael Schumacher, en totalisant 91 victoires. Cette fois, un 92e succès lui permettrait de dépasser l’Allemand. Le Britannique ferait aussi un pas vers son 7e titre mondial, et assurerait d’ailleurs le 7e titre consécutif pour Mercedes. “Il y a des pilotes qui sont les meilleurs de leur génération. Michael l’a été, Lewis l’est, et tant mieux si ses records sont battus !”, renchérit Alain Prost.
franceinfo : Comment Lewis Hamilton a pu se hisser à la hauteur de Michael Schumacher ?
Alain Prost : Le talent de Lewis, comme l’était à l’époque celui de Michael, est indéniable. Il est connu de tous presque depuis le karting, depuis la Formule 2 et en Formule 1 vu tout ce qu’il a accompli. La surprise, s’il y en a une, c’est qu’on croit toujours que les records ne peuvent pas être battus, et en fin de compte, celui-là va être battu aussi, alors qu’il nous semblait inaccessible. Pour obtenir ce genre de record, il faut avoir une stabilité dans l’équipe. C’est uniquement en restant dans la même équipe depuis très longtemps que l’on peut faire ce genre de choses avec une domination qui est assez exceptionnelle, qui a été celle de Ferrari à l’époque avec Michael – Michael Schumacher est resté onze ans chez Ferrari, obtenant 5 de ses 7 titres de champion du monde. Hamilton est pilote pour l’écurie Mercedes depuis 2013, soit depuis 8 saisons – avec tous les ingrédients possibles pour dominer, et notamment une règlementation technique un peu figée, difficile à aller chercher, ou alors avec des moyens absolument colossaux. Il n’y a pas eu de rupture technique.
Lewis Hamilton vous impressionne-t-il ?
Ce qui m’impressionne, c’est le parcours de Lewis, sa manière de gérer sa carrière et ses courses. Aller chercher le bon tour chrono quand il le faut, faisant très peu de fautes.
Il galvanise l’équipe, c’est le leader, en osmose avec les ingénieurs.
à franceinfo
C’est un parcours sans faute. On va dire qu’il a tous les ingrédients pour le réaliser, mais encore faut-il les utiliser à bon escient. Il va battre ce record et ce n’est que mérité.
Peut-on comparer Lewis Hamilton et Michael Schumacher ?
Là on rentre dans quelque chose de difficile, je le vois sur les réseaux sociaux, la valeur d’un titre, d’une statistique… Il faut regarder cela sur des générations, mais c’est très difficile de vouloir comparer. Quand j’ai battu le record du nombre de victoires de Jacky Stewart, il avait couru 99 Grand Prix, et 27 victoires, tout le monde disait que c’était imbattable, et puis voilà ! On n’a jamais trop comparé non plus Jacky Stewart et Juan-Manuel Fangio, donc il ne faut pas comparer, il faut s’arrêter là, regarder d’une manière globale. Il y a des dominations, il y a des pilotes. Je dis bien des pilotes, pas un, qui sont les meilleurs de leur génération. Michael l’a été, Lewis l’est, et tant mieux si ces records sont battus ! Ça fait aussi parler. Je comprends que les fans soient plus enclins à défendre leur pilote, ou leur écurie, c’est le lot normal de ce genre de sport. Personnellement, même si de temps en temps on parle aussi de moi, je ne rentre jamais là-dedans.