VIDEO. Les moments qui ont change la vie de Karim Rissouli

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Quand le salafisme a dechire sa famille

On est en 1989, Karim Rissouli a 8 ans et part en vacances chez sa famille, au Maroc. “Sauf que ce qu’on ne savait pas en arrivant au Maroc avec ma soeur, c’est que l’un des freres de mon pere avait bascule dans le salafisme, quelques mois plus tot et qu’il avait commence a gangrener ma famille“, raconte le journaliste. Tres vite, son pere intervient. “Ca a ete un schisme dans ma famille“, se souvient-il. Si ce fut particulierement traumatisant pour lui, il explique arriver a en “puiser une force et aussi une connaissance de cette ideologie-la dont on parle beaucoup aujourd’hui“. “Comme quoi on peut se nourrir de tous les evenements de sa vie et en faire une force quand on devient adulte”, sourit-il.

Le scandale qui lui donne sa chance

En janvier 2006, alors jeune journaliste fraichement sorti d’ecole, Karim Rissouli travaille chez Europe 1 en tant que reporter. Jean-Pierre Elkabbach est le president d’Europe 1 et Nicolas Sarkozy, lui, est ministre de l’Interieur. Alors a la recherche d’un chef de service pour Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach demande a Nicolas Sarkozy s’il connait des personnes en mesure de remplir cette mission. “Le probleme, c’est qu’ils sont pas seuls dans l’avion et que cette conversation off va se retrouver dans Le Canard enchaine et ca donne un article la semaine suivante, titre : “Nicolas Sarkozy, conseiller en recrutement pour Europe 1”“, raconte Karim Rissouli.

La polemique contraint Jean-Pierre Elkabbach d’arreter son recrutement. Une aubaine pour Karim Rissouli, tres vite propulse en tant que journaliste politique pour couvrir les elections presidentielles de 2007. “Ca va tomber sur moi parce que je parle beaucoup de politique a l’epoque, a la machine a cafe, qu’ils savent que ca me passionne mais j’ai que 23, 24 ans“, confie Karim Rissouli.

Accueillir un refugie chez lui

En septembre 2015, une photographie marque les esprits : celle d’Aylan, un Syrien d’origine kurde age de 3 ans, retrouve mort noye sur une plage. “Elle m’a retourne le bide et pareil a la mere de mes enfants“, confie Karim Rissouli. “Et la photo de cet enfant a donne un visage au drame des refugies et nous, nous a pousses a nous inscrire aupres d’une association Singa, pour proposer d’accueillir des refugies chez nous“, ajoute-t-il. Le journaliste finit donc par accueillir Nouri, un Afghan “qui avait un parcours de vie evidemment terrible“. Karim Rissouli y voit une premiere rencontre “tres concrete” avec le drame des refugies. “On parle beaucoup du drame des refugies et la ca permettait aussi de mettre des visages, des histoires sur des infos et faire en sorte que les refugies ne soient pas seulement une statistique“, resume Karim Rissouli.