VIDEO. Variants du coronavirus : comment reagissent le Liban, l’Afrique du Sud, la Chine et l’Allemagne ?

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Il est apparu de l’autre cote de la Manche, dans ce Royaume-Uni, qui connait aujourd’hui des records quant au nombre de deces : le variant anglais du virus inquiete toute la planete. On sait qu’il est deja present dans plusieurs pays europeens, dont la France. Comment la planete reagit-elle face a cette nouvelle menace ? La reponse de nos envoyes speciaux devant un hopital de Johannesburg, dans une rue deserte de Beyrouth, devant un hopital allemand et dans un jardin de Pekin.

En Allemagne, plusieurs medecins virologues ont alerte les autorites, pendant les vacances de Noel : “Il nous faut rechercher ces variants. Il nous faut aller plus loin dans nos investigations, faire du sequencage genetique.” Mais ils ont prevenu : “Cela prend du temps et ca coute de l’argent.”

Le gouvernement federal a Berlin a immediatement debloque 200 millions d’euros et ordonne dans le meme temps a tous les laboratoires du pays d’envoyer davantage d’echantillons qu’ils ne le faisaient jusqu’a present, et de les envoyer a l’Institut de virologie de l’hopital de la Charite, a Berlin. C’est l’institut de reference en Allemagne, place sous l’autorite du professeur Christian Drosten, qui est une figure de la lutte contre la pandemie. Ici, les equipes travaillent deja d’arrache-pied. Ce travail va prendre plusieurs mois. Elles vont constituer une sorte d’arbre genealogique, faire differents essais avec les vaccins disponibles. Bref, l’Allemagne, scientifiquement, vient de faire un pas de geant.

En Afrique du Sud aussi la situation se degrade. Le pays compte desormais 35 000 morts, c’est le plus touche d’Afrique. La, ce n’est pas le variant anglais qui inquiete, mais le variant local, le variant sud-africain du virus, dit 500 1 V2, qui, lui aussi, se propage plus rapidement que le virus d’origine. Selon le ministre de la Sante sud-africain, c’est ce nouveau variant et la rapidite de sa propagation qui explique l’ampleur de la deuxieme vague que connait actuellement l’Afrique du Sud. Malgre des restrictions, comme l’interdiction de la vente d’alcool, l’imposition d’un couvre-feu a partir de 21 heures et la fermeture complete des frontieres terrestres, le pays connait actuellement pres de 20 000 nouvelles infections par jour. Les hopitaux, par exemple a Soweto, se retrouvent absolument submerges.

Comme le variant britannique, cette mutation sud-africaine concerne la proteine qui entoure le virus. C’est embetant, parce que c’est cette meme proteine qui est ciblee par les vaccins. Donc, des tests sont actuellement en cours dans le pays pour tenter de determiner si l’efficacite de ces vaccins pourrait etre remise en cause, face a cette nouvelle souche. La reponse n’est pas attendue avant quelques semaines, alors que le pays attend ses premieres doses d’ici le mois prochain.

En Chine, point de depart de l’epidemie, on vient de connaitre le premier mort officiel depuis huit mois, 22 millions de personnes sont reconfinees. Les cas de variants anglais y sont rares, mais surveilles comme le lait sur le feu. Il y a quelques cas de variants britanniques en Chine, mais on peut vraiment les compter sur les doigts de la main. Ce sont trois etudiants : l’une est arrivee a Shanghai, l’autre a Canton, dans le sud du pays, et le troisieme, a Tsingtao, la ville de la biere, sur la cote est.

Ce sont des jeunes gens qui sont arrives de Londres, ou ils faisaient leurs etudes. Ils ont ete detectes positifs au nouveau variant britannique pendant leur quarantaine, qui est obligatoire a l’entree sur le territoire chinois. Ils ont ete hospitalises immediatement et recenses par la Commission nationale de prevention, qui rassemble tous les nouveaux cas en Chine. Ce que montre l’organisation qui a ete mise en place dans ce pays, c’est que ce variant britannique est surveille, mais aussi le variant sud-africain et le variant japonais qui, pour le moment, n’a pas encore ete detecte en Chine. Parmi les mesures qui ont ete mises en place, en plus de la quarantaine, il y a essentiellement la suspension des vols avec Londres, allers et retours, depuis le 24 decembre dernier.

Au Liban, la situation s’est brutalement deterioree. Le pays vient de se confiner totalement. Les cas de variant anglais sont sans doute presents, mais difficile d’en savoir plus, parce que le pays est deborde. Il n’a pas les moyens d’identifier precisement le niveau de propagation du virus avec son variant anglais. Il y a chaque jour desormais 3 000, 4 000, 5 000 nouvelles contaminations au Liban, depuis le debut de l’annee. Jamais le pays n’avait enregistre de tels chiffres. C’est 100 fois plus de cas positifs chaque jour par rapport a la premiere vague de l’annee derniere.

Pour les medecins et les specialistes, deux raisons principales a cette hecatombe : la reouverture quasi-complete du pays pour Noel et pour le Nouvel An, et ensuite l’insouciance, voire l’inconscience des Libanais avec ce virus. Ils avancent aussi une troisieme hypothese, avec precaution cette fois : la tres probable circulation du variant britannique. Des cas ont ete identifies sur le territoire libanais et ca expliquerait meme la severite du nouveau confinement decrete jusqu’a la fin du mois de janvier. En theorie, bouclage total du pays, interdiction de sortir de chez soi, meme pour faire ses courses. Seules les livraisons a domicile sont autorisees. Pour les voyageurs qui arrivent a l’aeroport de Beyrouth, qui reste ouvert, c’est test PCR obligatoire a l’atterrissage et a l’isolement pendant deux ou trois jours a l’hotel, le temps des resultats.

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