Le 25 avril 2019, en pleine crise des Gilets jaunes et à l’issue du grand débat national, Emmanuel Macron déclarait : “Il faut supprimer, entre d’autres, l’ENA. Mais je ne crois pas au ‘rafistolage’, à la réforme ‘un peu'”. L’École nationale d’administration, symbole de l’élite, forme les hauts fonctionnaires français. Le président de la République en est lui-même issu. L’objectif est alors de réintégrer de la diversité dans la fonction publique, jugée déconnectée des Français. Pourtant, deux ans plus tard, l’ENA existe toujours.
Un rapport a bien été commandé à Frédéric Thiriez, juriste et haut fonctionnaire. Rendu en février dernier, il proposait 42 pistes pour réformer l’ENA, dont sa suppression. Seules quelques-unes des pistes seront suivies d’effets. Il n’est alors plus question de faire disparaître l’institution. “La réforme était nécessaire […]. Ce que nous avons fait ne nous suffit pas à réformer totalement l’ENA et la haute fonction publique. Il y a encore des réformes qui sont de la compétence du gouvernement”, explique Patrick Gérard, directeur de l’ENA. Contrairement à ce qu’avait promis Emmanuel Macron, l’école n’a pas été supprimée, le concours d’entrée n’a pas été modifié, mais une formation plus pratique pour les élèves a été mise en place. Un stage en PME est ainsi obligatoire.