“Ce n’est pas une fierte, mais ce n’est pas une honte non plus”, temoigne Laurent Chu, premier patient Covid-19 identifie en France

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C’etait le 24 janvier 2020, il y a tout juste un an. La France identifiait son premier cas de patient contamine par la Covid-19, le premier d’une longue liste. Il s’agit d’un habitant de Bordeaux qui a accepte de parler a quelques medias dont franceinfo.

Laurent Chu, 49 ans, Bordelais d’origine chinoise, habite en France depuis vingt ans. Il est originaire de Wuhan, le berceau de l’epidemie, et travaille a la Chambre d’agriculture de Bordeaux ou il conseille les viticulteurs qui souhaitent exporter leur vin en Chine. A son retour d’un voyage en Chine justement, le 24 janvier 2020, Laurent Chu est fievreux, il tousse. Il appelle SOS Medecins et il est transfere a l’hopital de Bordeaux. C’est la qu’il est identifie “premier cas de Covid en France”.

Depuis, on sait qu’en fait Laurent Chu n’etait pas la premiere personne infectee dans le pays. L’epidemie circulait deja a bas bruit depuis plusieurs semaines dans differentes regions. Des pneumonies mysterieuses, inexpliquees, avaient ete recensees. Mais ce patient bordelais est en tout cas le premier officiellement repere par test PCR.

Ce conseiller commercial s’est jusqu’ici peu exprime publiquement. Laurent Chu n’est pas a la recherche d’une mediatisation effrenee, il reconnait d’ailleurs avec humour que ce statut de patient zero en France, il n’a pas beaucoup a en dire. “Ce n’est pas une fierte. Je prefere etre champion de ski au lieu d’etre premier cas Covid, mais ce n’est pas une honte non plus”, temoigne-t-il au micro de France Bleu Gironde.

Evidemment, Laurent Chu confie qu’il y a un an, il n’aurait jamais imagine l’ampleur de cette epidemie. Souvenez-vous, les premiers cas, suivis de la psychose autour de tout ce qui provenait de Chine, puis d’Italie; ce professeur mort dans l’Oise, le foyer de cas a Mulhouse qui a marque le debut de l’epidemie en France, puis le premier confinement en mars; la sideration, les rues vides, les penuries de pates, de papier toilette; les morts, les services de reanimation des hopitaux au bord de la saturation, les applaudissements de 20 heures; le deuxieme confinement a l’automne, Noel avec les masques, et enfin les premiers vaccins. Un enchainement d’evenements inimaginables il y a un an et dont nous ne sommes pas encore sortis.

Aujourd’hui, les medecins savent mieux soigner le Covid, il y a l’espoir des vaccins mais cette epidemie a tue plus de 70 000 personnes en France et continue d’en tuer. On ignore encore beaucoup de choses sur ce virus, sur les variants qui emergent. On ignore egalement certaines informations sur les vaccins eux-memes. Vont-ils nous empecher d’attraper le virus et de le transmettre ? Pour le moment, ce dont on est surs, c’est qu’ils evitent de developper une forme grave de la maladie.

L’avenir aussi est plein de questions : combien d’annees devra-t-on vivre avec ce virus ? Devrons-nous tous etre vaccines pour voyager, pour aller au restaurant ? Faudra-t-il vacciner les enfants pour stopper la propagation du virus ? Arriverons-nous a comprendre comment et ou est ne ce coronavirus ? Disparaitra-t-il ? La reponse est oui, un jour, certainement. Dans l’histoire du monde, pour la plupart des epidemies, le virus a disparu souvent comme ca, d’un coup, sans qu’on comprenne pourquoi ni comment.